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Réseau Théologique Méditerranéen

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DEPUIS LA MEDITERRANEE UNE THEOLOGIE COM-PROMISE TISSAGE INEDIT DE FILETS EVANGELIQUES

 

 

 

MESSAGE DU SAINT-PERE

 

FACULTE THEOLOGIQUE DE SICILE “SAN GIOVANNI EVANGELISTA”

 

PALERME

16 octobre 2024

 

Introduction

 

Je suis heureux d’intervenir à l’ouverture de votre nouvelle année académique 2024-2025, un moment propice pour m’inscrire dans la continuité de proposition qui fut celle de Saint Jean-Paul II devant cette même Faculté, le 21 novembre 1982, à l’occasion de sa visite pastorale dans la Vallée du Belice et à Palerme.

Je souhaite vous offrir une réflexion sur le service irremplaçable que votre faculté, clairement caractérisée par un fort horizon ecclésiologique, est appelée à offrir pour le bien commun et la justice du peuple de Sicile, surtout des plus démunis, au carrefour de la légalité et de la sainteté, en initiant ces processus de formation de la conscience croyante et témoignante depuis l’intérieur de l’histoire et à l’écoute de l’intuition de la foi du peuple de Dieu tout entier. Une faculté donc appelée, aujourd’hui plus que jamais, à se faire protagoniste, sur la voie du primerear [prendre l’initiative] que j’ai proposée à l’ouverture de « Evangelii gaudium » (EG 24), face à ces défis théologiques qui viennent de la Méditerranée : le dialogue œcuménique avec l’Orient ; le dialogue interreligieux avec l’Islam ; le dialogue avec le Judaïsme ; la défense de la dignité et de la mesure humaine de Mare nostrum [notre Mer], souvent transformée en monstrum par des logiques de mort et de péché ; la force culturelle et sociale de la religiosité populaire, comme récit de la foi et lien gratuit avec l’Esprit qui est Dieu. Un récit dans laquelle la littérature joue également un rôle fondamental.

Aujourd’hui, qu’il me soit permis lors de tracer un itinéraire théologique de navigation dans la Méditerranée qui relie la Sicile aux autres rives méditerranéennes.

  1. L’Église experte en humanité

L’amour du Christ (cf. 2 Cor 5,14) est capable de susciter un fort sentiment de relation, une réalité autre qui presse de l’intérieur, entoure, embrasse, pousse, triomphe (synecheìn). C’est un amour qui nous rend participants de la vie trinitaire, de l’amour du Père et du Fils grâce à l’Amour qui est l’Esprit. Dieu est Amour (1Jn 4,7-13). J’ai alors imaginé le moment où le Maître s’est arrêté, au bord du lac de Galilée, pour contempler ces pêcheurs qui réparaient leurs filets (Mt 4, 18-22) : qu’est-ce qui l’a poussé à les appeler près de lui, à s’identifier avec leur humanité, comme pêcheurs d’hommes ? Qu’est-ce qui dans l’art des filets l’a orienté à penser à tous ceux qu’il fallait sauver Pourquoi les filets, dans la manière de penser de Jésus, deviennent-ils signes et instruments de salut? Voici la tâche propre de la théologie, pensée dans le contexte méditerranéen : tisser des filets de salut, fidèles à la manière de penser et d’aimer de Jésus, avec lesquels l’Église peut continuer à être, même en Méditerranée, un signe et un instrument de salut de l’humanité (cf. LG 1). Des filets construits avec soin avec des fils de lumière et de grâce, offerts par la chair du Ressuscité, un tissage de miséricorde, nœuds et connexions, reflets des liens trinitaires et de l’Evangile. C’est ainsi que la théologie peut aimer, elle peut devenir charité. Cette façon de concevoir la théologie place les théologiens, artisans des filets de salut, dans la condition de parler de Dieu en le comprenant non plus seulement comme un mysterium logicum [mystère rationnel] dans lequel pénétrer intellectuellement, mais comme le mysterium salvificum [mystère salvifique] dans lequel et à partir duquel se laisser impliquer et transformer. C’est le critère vivant de la Pâque, qui reconnaît dans la réalité, dans la création et dans l’histoire, des liens, des signes et des références théologiques. C’est le discernement théologique de l’histoire. C’est le tissage des filets de salut.

Dans le Prologue de Veritatis gaudium, j’ai demandé de s’aventurer jusque-là où surgissent et se forment les nouveaux paradigmes, les manières de ressentir, les symboles, les représentations des personnes et des peuples. Y parvenir comme des ethnographes spirituels de l’âme des peuples, pour pouvoir dialoguer en profondeur et, si possible, contribuer à leur développement par l’annonce de l’Évangile du Royaume de Dieu, dont le fruit est la maturation d’une fraternité de plus en plus élargie et inclusive. Une modalité qui entre en dialogue de l’intérieur avec les hommes et avec leurs cultures, leurs histoires, leurs différentes traditions religieuses. Il s’agit d’une véritable analogia crucis (M. Naro, Le protagoniste est l’étreinte. La petite théologie de François) : « non seulement une connaissance rationnelle de Dieu à partir d’en bas, et pas non plus l’abîme entre Dieu et l’homme franchissable seulement par le saut de la foi, mais une connaissance théologique de l’homme, à partir d’en haut, à la lumière de la Pâque. D’en haut de la croix, le théologien est provoqué à regarder la réalité humaine avec les yeux de celui qui s’est abaissé au point de devenir le plus petit parmi les hommes, renonçant à ses prérogatives divines et assumant la condition de serviteur. » Il faut donc, avec courage, sortir de la seule logique de l’académie, pour ne pas être des « théologiens de musée » capables d’accumuler des données et des informations de la Révélation sans savoir ensuite comment la médiatiser dans l’histoire, dans une sorte d’intelligence superficielle et artificielle de la foi ; descendre dans la rue, dans la vie, s’immerger en l’autre et porter l’autre en soi, de manière à ne pas être au balcon de l’histoire, mais un tisseur de filets de salut car il est capable de construire autour de soi des nœuds d’humanité, pour faire de l’humain la mesure hospitalière de la bonne nouvelle de l’Évangile, et l’expérience de la miséricorde comme la mesure accueillante du sein trinitaire de Dieu. Un pas de proximité qui complète le saut de la foi.

Les filets se tissent et se réorganisent assis par terre, souvent en étant agenouillés. C’est la position la plus proche de la manière d’aimer du Ressuscité. C’est prendre part à la méthode du lavement des pieds et à l’arrêt du bon Samaritain devant le malheureux entre les mains des bandits. Les mains des théologiens, capables de tisser des nœuds, doivent être des mains qui racontent l’étreinte trinitaire et qui orientent avec tendresse vers l’espoir. Il s’agit donc de savoir rester à genoux : contemplation et compassion, intellectus caritatis. Des mains à la manière du lavement des pieds et du bon Samaritain, qui ne cherchent pas à contenir le mystère, à le gérer jusqu’à pouvoir le porter de manière autonome, qui ne souhaitent pas le faire devenir un bien dont ils seraient jalousement propriétaires, mais qui se vident dans la pauvreté et, ainsi, peuvent se charger de l’humain blessé, fragile, parfois même sale et meurtri. Des mains qui reflètent le sein trinitaire de Dieu, où le Fils lui-même y est retourné dans l’ascension avec une chair ressuscitée et meurtrie. La théologie, dont le principe actif est donc la miséricorde, se défend d’apprivoiser le mystère et de vouloir le posséder, c’est sa véritable apologétique d’humilité et de proximité, avec ses mains elle donne une maison à l’humain pour qu’il puisse y accueillir le mystère et tisser ainsi avec Dieu une relation d’amitié. Les théologiens, hommes et femmes de compassion, touchés par la vie opprimée de nombreux, par les esclavages d’aujourd’hui, par les plaies sociales, par les violences, les guerres et les énormes injustices subies par tant de pauvres qui vivent sur les rives de notre mer commune. Tout ce qui est humain nous concerne. L’Église est experte en humanité. En écho aux intuitions du grand Paul VI.

  1. L’Église se fait dialogue

Une modalité qui, en cohérence avec l’Évangile, comprend aussi le témoignage jusqu’au sacrifice de la vie, au don de soi par le martyre. Comme le Père Pino Puglisi ou le juge Rosario Livatino, ou les magistrats Paolo Borsellino et Giovanni Falcone, et tant d’autres. Vraies chaires de justice. Une théologie de la conversion et du pardon, capable de contribuer avec les paroles de l’Évangile et de la Tradition vivante à la rédemption culturelle d’une Île marquée par la plaie et le péché de la mafia. « Les phénomènes comme la mafia ne se combattent pas par la simple répression. Celle-ci est nécessaire mais pas suffisante […]. L’Église doit intervenir non pas en répétant simplement et uniquement les paroles de la société civile. Elle doit faire cela aussi, certes, pour se montrer consciemment et fermement participante d’une sensibilité civile qui est enfin partagée dans la société d’aujourd’hui. Mais si elle veut vraiment être efficace et laisser une empreinte, elle ne peut pas ne pas avoir recours à son patrimoine spécifique : l’Évangile, selon la tradition chrétienne » (C. Naro, Légalité, sainteté, résistance). La Faculté de théologie de Sicile est appelée à relever prophétiquement ce défi théologique : car faire de la théologie en Méditerranée signifie se rappeler que l’annonce de l’Évangile passe par l’engagement pour la promotion de la justice, le dépassement des inégalités et la défense des victimes innocentes, et que l’Évangile exige la résistance aux logiques de pouvoir et de mort. Une théologie com-promise, c’est-à-dire capable de conjuguer histoire et charité selon la manière de penser et d’aimer du Ressuscité et du ici et maintenant du Royaume de Dieu. Légalité, sainteté, résistance, pardon. Aujourd’hui, nous avons besoin d’hommes et de femmes d’amour, non d’hommes et de femmes d’honneur ; de service, non de domination. Le pardon est pour vous un thème difficile et vivant sur les chairs blessées et tuées des victimes de la mafia. Je voudrais qu’il devienne un processus de recherche dans la faculté l’horizon du pardon, précisément à la croisée de la légalité, de la sainteté et de la résistance. C’est le véritable antidote à ce que provoquent comme mal l’inégalité et la logique du pouvoir et de l’abus. La Faculté doit se penser comme un laboratoire du pardon. Elle doit écrire de nouvelles pages, fortes, sur le pardon jusqu’aux nœuds complexes entre justice et légalité, entre vérité et réconciliation, entre pardon et repentance, entre légalité et sainteté, entre victimes et mafieux. La théologie est une véritable révolution de justice parce qu’elle a la force de l’humilité, le pouvoir léger de la pauvreté et la liberté de la croix. Ce n’est pas une théologie neutre, c’est une théologie com-promise, une théologie qui est du côté des derniers, qui est du côté des victimes innocentes, une théologie qui est du côté de Dieu parce qu’elle raisonne et aime, pense et embrasse, avec l’être-même du Crucifié-Ressuscité, dans chaque histoire d’injustice et d’innocence persécutée, et prépare sa venue dans la logique du Royaume.

Il s’agit alors d’initier des processus avec un authentique effort d’écoute, d’étude, de confrontation, de dialogue ; des processus de paix, de fraternité, de justice. Une théologie enracinée dans la vie, vivante. Car c’est la vocation de votre Île, lieu où les cultures, les histoires, les visages, se rencontrent sur la base de l’humanité que nous tous partageons, non des idéologies qui nous opposent. C’est un précieux service que vous pouvez et devez rendre à la Région et à la Méditerranée. Comme l’affirmait, en effet, Saint Jean-Paul II : « Cette étude implique l’approfondissement des multiples aspects de la culture sicilienne, glorieuse à bien des égards ; et constitue donc aussi un témoignage d’amour envers votre Île, par ailleurs terrain de rencontre des grandes cultures voisines, grecque et arabe, qui ont laissé des empreintes fécondes dans la physionomie sicilienne. Dans la perspective de cet accès à vos racines historiques et aux cultures qui ont traversé votre terre, s’inscrit le rapport particulier avec l’Orient chrétien ». La Faculté de théologie, avec les autres institutions théologiques en Sicile, en pleine synergie avec la Conférence Épiscopale Sicilienne, peut élargir les échanges avec les Églises sœurs d’Orient, qui se trouvent sur les rives de la Méditerranée, peut ensemble parcourir, dans les limites des possibilités réciproques, les voies que l’Esprit nous ouvre devant nous. Il s’agit de rechercher ensemble des possibilités d’échanges, tant dans le domaine caritatif que dans le domaine de la formation, qui rendent concrète et visible la fraternité. La route du dialogue œcuménique et interreligieux, bien que difficile, est celle qu’il faut proposer à nouveau et soutenir à travers des expériences de rencontre, de confrontation et de collaboration dans l’écoute commune de l’Esprit. C’est l’héritage de nombreux martyrs du dialogue en Méditerranée. Nous sommes appelés à élargir nos horizons, à assumer la compréhension que l’autre a de son expérience de Dieu et de sa foi, apprendre à concevoir l’espace sacré non pas comme une propriété à protéger ou à délimiter mais comme un lieu vivant, un lieu théologique de frontière.

J’ai reçu et apprécié le travail réalisé au cours de ces plus de 20 ans par le Département de Théologie des religions de la Faculté en synergie avec la Conférence Épiscopale Sicilienne, également mûri dans le précieux document sur le Discernement chrétien de l’Islam (2004). Ce dernier, désireux d’explorer les signes des temps pour les Églises de Sicile et regardant l’islam comme un signe des temps, affirmait consciemment que « nous ne pouvons, certes, différer indéfiniment un discernement chrétien sur l’islam en pensant à la terre de Sicile, où l’on a commencé à coexister avec lui depuis les débuts de son expansion historique dans la Méditerranée ». C’est le moment où ce riche patrimoine d’approfondissements et d’orientations, vérifié et enrichi, pour ainsi dire, sur le terrain par l’engagement persistant de la médiation culturelle et sociale de l’Évangile, dessine et oriente votre vocation et votre mission de vous constituer de plus en plus comme un laboratoire d’une théologie du dialogue œcuménique et une théologie des religions qui débouche sur une théologie du dialogue interreligieux. Dans le sillon profond et génératif d’une Faculté déterminée dans sa fondation par une forte identité ecclésiologique. Une ecclésiologie profondément marquée par le choix du dialogue œcuménique et interreligieux.

Dans ce contexte de développement et de progression de la théologie en contexte méditerranéen, le dialogue entre théologie et littérature apparaît également fécond, note qui a caractérisé ces dernières années aussi la recherche de votre Faculté de théologie, notamment par le choix de reconnaître cette intuition de la foi qui est l’expérience d’un peuple et son récit. La littérature permet une lecture de la réalité sicilienne et méditerranéenne, fruit d’interconnexions et de contaminations, qui peut aider à redécouvrir la dimension dialogique de ce que nous sommes, qui se définit et se construit en se positionnant « sur le seuil » de l’autre, en retirant ses sandales « devant la terre sainte de l’autre (cf. Ex 3,5) » (EG 169). Comment pourrait-on comprendre la pensée multiforme sicilienne sans la littérature, sans Pirandello, Verga, Sciascia ? Comment pouvons-nous parler au cœur des hommes si nous ignorons, reléguons ou ne mettons pas en valeur « ces mots » par lesquels ils ont voulu manifester et, pourquoi pas, révéler le drame de leur vivre et de leur ressentir à travers romans et poésies ? Grâce au discernement évangélique de la culture, il est possible de reconnaître la présence de l’Esprit dans la réalité humaine variée, c’est-à-dire, saisir la graine déjà plantée de la présence de l’Esprit dans les événements, les sensibilités, les désirs, les tensions profondes des cœurs et des contextes sociaux, culturels et spirituels (Cf. Lettre sur le rôle de la littérature dans la formation, 2024). Sur les rives méditerranéennes, ces questions ont été particulièrement abordées dans les pages des poètes et des narrateurs. Toutes ces thématiques qui se caractérisent par leur « radicalité », sont des questions existentielles, et qui, en tant que telles, impriment à la littérature sicilienne un souffle universel, au carrefour du clair et de l’obscur. Mario Luzi, dans l’un de ses derniers poèmes, intitulé La fleur de la douleur, dédié au martyr Pino Puglisi, fait dire à son personnage porte-parole : « Notre métier est l’interprétation ».

Conclusion

La Méditerranée a besoin d’une théologie vivante et qui vit jusqu’au fond sa dimension contextuelle, reconnue comme un appel. Une théologie com-promise : merveilleux entrelacement entre l’histoire qui se fait charité et la venue de Dieu dans la chair du Fils et dans les chairs des derniers comme appel, comme jugement et comme accomplissement. La dimension affective, unie inséparablement à la dimension intellectuelle, devient la porte d’un vrai dialogue qui se laisse toucher par les blessures et les inquiétudes qu’expriment les contextes méditerranéens, sachant saisir néanmoins aussi le novum qui en émerge. Du haut de la croix ou agenouillé devant le prochain, au seuil du mystère, la théologie ressent la nécessité de paroles pauvres, humbles, sobres, simples, affectueuses. Une théologie d’un inédit tissage de filets qui génère des nouveautés de vie et de pensée. Une théologie capable de traverser les cultures, attentive à reconnaître l’autre sans craindre une possible « contamination », capable de donner voix aux différentes rives qui entourent la Méditerranée : à la richesse de l’Orient d’où est venue la lumière de la Sagesse divine, dont les « graines » sont déjà présentes dans les vies, dans les religions de ses peuples, à celle de l’Occident européen avec son patrimoine spéculatif et humaniste, alimenté particulièrement par la tradition judéo-chrétienne, à celle du Continent africain riche non seulement en ressources naturelles, mais également en qualités humaines inestimables telles que le profond sens religieux, tel qu’il est vécu dans l’islam du Maghreb et dans les religions traditionnelles africaines, le sens de la famille, le respect de la vie, la vie communautaire et le sens aigu de solidarité (Cf. Manifeste pour une théologie de la Méditerranée).

Nous avons besoin de cultiver, de rêver et de promouvoir cette théologie : une théologie com-promise dans l’histoire, tout comme Dieu dans la chair du Fils s’est compromis avec nos larmes et nos espoirs. Pour être des tisseurs de filets, des filets de salut, de compassion et d’amour, et finalement générer une nouvelle histoire.

(Texte traduit de l’italien par Mariangela Laviano)

 

Manifesto for a Theology “from the Mediterranean”. A Theology of Dialogue, Listening and Hospitality

Le 30 septembre 2024, la professeure Mariangela Laviano, enseignante au PISAI, a présenté une contribution intitulée Manifesto for a Theology “from the Mediterranean”. A Theology of Dialogue, Listening and Hospitality, à l’occasion de la rencontre annuelle organisée par le *Comparative Theology of Religions Group (CTRG)*, qui s’est tenue à Rome au Centre d’Études Interreligieuses de la Grégorienne. La rencontre s’est déroulée en trois sessions à huis clos (le 30 septembre) suivies d’un événement public (le 1er octobre) sur le thème : *Comparative Theology: Theory and Practice*.

Dans son intervention, la Professeure Laviano a présenté le *Manifeste pour une théologie du Méditerranée*, soulignant l’urgence de promouvoir une théologie « de l’entre-deux », afin de redécouvrir la dimension dialogique des peuples méditerranéens dans l’espoir de construire un avenir de paix.

 

Colloque international d’approfondissement inter- et transdisciplinaire sur Justice et Paix « Pour une théologie depuis la Méditerranée »

FR Depliant Convegno Rete Teologica Mediterranea 24-26 Giugno 2024

 

RTMed, 24-26 Juin 2024

 

Depuis plusieurs années, l’Institut Catholique de la Méditerranée prend en compte le discours du Pape François à Naples en 2019, avec l’objectif de créer des liens avec les institutions universitaires et des théologiens des cinq rives de la Méditerranée pour travailler à une théologie du dialogue, qui se doit d’être interdisciplinaire et transdisciplinaire afin d’assurer un bien vivre ensemble. Afin de pourvoir à cela, l’institut créé par le cardinal Jean-Marc Aveline a décidé d’organiser, en lien avec le Réseau Théologique Méditerranéen (RTMed), un colloque international d’approfondissement.

 

Ce colloque est organisé localement par la Faculté de Théologie de Palerme (RTMed) en Italie du 24 au 26 juin 2024, dont le président est Vito Impellizzeri. Ces trois jours sont planifiés tels que :

 

  • La première journée de cet événement permettra de présenter les interventions et les travaux effectués au cours de l’année sur les récits partagées théologiques et leurs effets en Méditerranée.

 

 

  • La deuxième journée accueillera François Jullien, Mario Ceruti et Piero Coda dans le cadre d’une intervention auprès du grand public sur le rôle du dialogue interculturel et interconfessionnel dans la construction d’un avenir de paix au sein de la Méditerranée.

 

 

  • La troisième journée permettra de finaliser la co-construction du réseau théologique de la Méditerranée. Inspiré par le Manifeste « pour une théologie depuis la Méditerranée », ce réseau vise principalement à collaborer de manière inter- et transdisciplinaire avec des enseignants-chercheurs, des instituts de théologie et des centres culturels de Méditerranée afin de contribuer à la construction de la paix sur le plan régional.

 

  • Une intervention du cardinal Jean-Marc Aveline est prévue lors de cet événement.

 

Je vous invite à visiter notre site internet RTMed. N’hésitez pas à nous contacter pour toute information complémentaire auprès de : assistantdirecteur@icm13.com ou 06.13.46.33.39. 

 

 

Patrice Chocholski

Directeur de l’Institut Catholique de la Méditerranée. 

 

 

 

Dun Karm’s Beyond Self as a theology from the Mediterranean by Jean Claude Attard

Albert Camus was a contemporary of Dun Karm Psaila. The 1957 Nobel Prize in Literature and the national poet of Malta are not known for sharing many similarities. Whereas the former is renowned for his philosophy of the absurd, the latter is credited with fostering a Maltese, Catholic identity. They are both, however, a product of their own time, and consequently, there exist more similarities between their respective works than what meets the eye: both are heroic in the face of daily hard, dull existence. By comparing and contrasting Dun Karm Psaila with Albert Camus, and by discussing Dun Karm in light of the literary – and theological – heritage of the Mediterranean (including Homer, Augustine of Hippo and Dante Alighieri), this work attempts to analyse Il-Jien u Lilhinn Minnu, Dun Karm’s most important poem, as the masterpiece of a poet who was also a priest. In doing so, especially at a time when Theology is becoming increasingly contextual and transdisciplinary, Dun Karm’s literary genius, his social conscience and his existential troubles informs a distinct Maltese contribution to the branch of theology emanating from the Mediterranean.

 

Chiesa, vieni fuori!

Chiesa, vieni fuori!

“Un ospedale da campo” che si ricompone Esdra, Neemia e Papa Francesco.

Profezia antica e nuova

by Hector Scerri

 

Prendendo come punto di partenza il neologismo di Papa Francesco, “una iglesia en salida” ossia “una chiesa che esce”, il libro riflette su come una comunità di discepoli-missionari, che si riconvoca dopo un esilio esistenziale, possa ritrovare se stessa.
I testi biblici di Neemia e di Esdra saranno fonte d’ispirazione per questo modello. La Chiesa ritrova la sua vitalità tramite la sua esperienza di ospedale da campo, dove la comunità cerca di guarire le ferite dell’uomo odierno. Una Chiesa che va verso le periferie esistenziali della società contemporanea è davvero una comunità che, in ascolto della parola divina, sarà una Chiesa con un cuore che pulsa con amore, una Chiesa che contempla il samaritano misericordioso e che si impegna a imitarlo.
Questi modelli di Chiesa, complementari rispetto ai sei modelli ecclesiali del teologo statunitense Avery Dulles, faranno eco all’impulso creato dal Sinodo (2021-2024).
Prefazione del cardinale Mario Grech

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MESSAGE DU SAINT-PERE

 

FACULTE THEOLOGIQUE DE SICILE “SAN GIOVANNI EVANGELISTA”

 

PALERME

16 octobre 2024

 

Introduction

 

Je suis heureux d’intervenir à l’ouverture de votre nouvelle année académique 2024-2025, un moment propice pour m’inscrire dans la continuité de proposition qui fut celle de Saint Jean-Paul II devant cette même Faculté, le 21 novembre 1982, à l’occasion de sa visite pastorale dans la Vallée du Belice et à Palerme.

Je souhaite vous offrir une réflexion sur le service irremplaçable que votre faculté, clairement caractérisée par un fort horizon ecclésiologique, est appelée à offrir pour le bien commun et la justice du peuple de Sicile, surtout des plus démunis, au carrefour de la légalité et de la sainteté, en initiant ces processus de formation de la conscience croyante et témoignante depuis l’intérieur de l’histoire et à l’écoute de l’intuition de la foi du peuple de Dieu tout entier. Une faculté donc appelée, aujourd’hui plus que jamais, à se faire protagoniste, sur la voie du primerear [prendre l’initiative] que j’ai proposée à l’ouverture de « Evangelii gaudium » (EG 24), face à ces défis théologiques qui viennent de la Méditerranée : le dialogue œcuménique avec l’Orient ; le dialogue interreligieux avec l’Islam ; le dialogue avec le Judaïsme ; la défense de la dignité et de la mesure humaine de Mare nostrum [notre Mer], souvent transformée en monstrum par des logiques de mort et de péché ; la force culturelle et sociale de la religiosité populaire, comme récit de la foi et lien gratuit avec l’Esprit qui est Dieu. Un récit dans laquelle la littérature joue également un rôle fondamental.

Aujourd’hui, qu’il me soit permis lors de tracer un itinéraire théologique de navigation dans la Méditerranée qui relie la Sicile aux autres rives méditerranéennes.

  1. L’Église experte en humanité

L’amour du Christ (cf. 2 Cor 5,14) est capable de susciter un fort sentiment de relation, une réalité autre qui presse de l’intérieur, entoure, embrasse, pousse, triomphe (synecheìn). C’est un amour qui nous rend participants de la vie trinitaire, de l’amour du Père et du Fils grâce à l’Amour qui est l’Esprit. Dieu est Amour (1Jn 4,7-13). J’ai alors imaginé le moment où le Maître s’est arrêté, au bord du lac de Galilée, pour contempler ces pêcheurs qui réparaient leurs filets (Mt 4, 18-22) : qu’est-ce qui l’a poussé à les appeler près de lui, à s’identifier avec leur humanité, comme pêcheurs d’hommes ? Qu’est-ce qui dans l’art des filets l’a orienté à penser à tous ceux qu’il fallait sauver Pourquoi les filets, dans la manière de penser de Jésus, deviennent-ils signes et instruments de salut? Voici la tâche propre de la théologie, pensée dans le contexte méditerranéen : tisser des filets de salut, fidèles à la manière de penser et d’aimer de Jésus, avec lesquels l’Église peut continuer à être, même en Méditerranée, un signe et un instrument de salut de l’humanité (cf. LG 1). Des filets construits avec soin avec des fils de lumière et de grâce, offerts par la chair du Ressuscité, un tissage de miséricorde, nœuds et connexions, reflets des liens trinitaires et de l’Evangile. C’est ainsi que la théologie peut aimer, elle peut devenir charité. Cette façon de concevoir la théologie place les théologiens, artisans des filets de salut, dans la condition de parler de Dieu en le comprenant non plus seulement comme un mysterium logicum [mystère rationnel] dans lequel pénétrer intellectuellement, mais comme le mysterium salvificum [mystère salvifique] dans lequel et à partir duquel se laisser impliquer et transformer. C’est le critère vivant de la Pâque, qui reconnaît dans la réalité, dans la création et dans l’histoire, des liens, des signes et des références théologiques. C’est le discernement théologique de l’histoire. C’est le tissage des filets de salut.

Dans le Prologue de Veritatis gaudium, j’ai demandé de s’aventurer jusque-là où surgissent et se forment les nouveaux paradigmes, les manières de ressentir, les symboles, les représentations des personnes et des peuples. Y parvenir comme des ethnographes spirituels de l’âme des peuples, pour pouvoir dialoguer en profondeur et, si possible, contribuer à leur développement par l’annonce de l’Évangile du Royaume de Dieu, dont le fruit est la maturation d’une fraternité de plus en plus élargie et inclusive. Une modalité qui entre en dialogue de l’intérieur avec les hommes et avec leurs cultures, leurs histoires, leurs différentes traditions religieuses. Il s’agit d’une véritable analogia crucis (M. Naro, Le protagoniste est l’étreinte. La petite théologie de François) : « non seulement une connaissance rationnelle de Dieu à partir d’en bas, et pas non plus l’abîme entre Dieu et l’homme franchissable seulement par le saut de la foi, mais une connaissance théologique de l’homme, à partir d’en haut, à la lumière de la Pâque. D’en haut de la croix, le théologien est provoqué à regarder la réalité humaine avec les yeux de celui qui s’est abaissé au point de devenir le plus petit parmi les hommes, renonçant à ses prérogatives divines et assumant la condition de serviteur. » Il faut donc, avec courage, sortir de la seule logique de l’académie, pour ne pas être des « théologiens de musée » capables d’accumuler des données et des informations de la Révélation sans savoir ensuite comment la médiatiser dans l’histoire, dans une sorte d’intelligence superficielle et artificielle de la foi ; descendre dans la rue, dans la vie, s’immerger en l’autre et porter l’autre en soi, de manière à ne pas être au balcon de l’histoire, mais un tisseur de filets de salut car il est capable de construire autour de soi des nœuds d’humanité, pour faire de l’humain la mesure hospitalière de la bonne nouvelle de l’Évangile, et l’expérience de la miséricorde comme la mesure accueillante du sein trinitaire de Dieu. Un pas de proximité qui complète le saut de la foi.

Les filets se tissent et se réorganisent assis par terre, souvent en étant agenouillés. C’est la position la plus proche de la manière d’aimer du Ressuscité. C’est prendre part à la méthode du lavement des pieds et à l’arrêt du bon Samaritain devant le malheureux entre les mains des bandits. Les mains des théologiens, capables de tisser des nœuds, doivent être des mains qui racontent l’étreinte trinitaire et qui orientent avec tendresse vers l’espoir. Il s’agit donc de savoir rester à genoux : contemplation et compassion, intellectus caritatis. Des mains à la manière du lavement des pieds et du bon Samaritain, qui ne cherchent pas à contenir le mystère, à le gérer jusqu’à pouvoir le porter de manière autonome, qui ne souhaitent pas le faire devenir un bien dont ils seraient jalousement propriétaires, mais qui se vident dans la pauvreté et, ainsi, peuvent se charger de l’humain blessé, fragile, parfois même sale et meurtri. Des mains qui reflètent le sein trinitaire de Dieu, où le Fils lui-même y est retourné dans l’ascension avec une chair ressuscitée et meurtrie. La théologie, dont le principe actif est donc la miséricorde, se défend d’apprivoiser le mystère et de vouloir le posséder, c’est sa véritable apologétique d’humilité et de proximité, avec ses mains elle donne une maison à l’humain pour qu’il puisse y accueillir le mystère et tisser ainsi avec Dieu une relation d’amitié. Les théologiens, hommes et femmes de compassion, touchés par la vie opprimée de nombreux, par les esclavages d’aujourd’hui, par les plaies sociales, par les violences, les guerres et les énormes injustices subies par tant de pauvres qui vivent sur les rives de notre mer commune. Tout ce qui est humain nous concerne. L’Église est experte en humanité. En écho aux intuitions du grand Paul VI.

  1. L’Église se fait dialogue

Une modalité qui, en cohérence avec l’Évangile, comprend aussi le témoignage jusqu’au sacrifice de la vie, au don de soi par le martyre. Comme le Père Pino Puglisi ou le juge Rosario Livatino, ou les magistrats Paolo Borsellino et Giovanni Falcone, et tant d’autres. Vraies chaires de justice. Une théologie de la conversion et du pardon, capable de contribuer avec les paroles de l’Évangile et de la Tradition vivante à la rédemption culturelle d’une Île marquée par la plaie et le péché de la mafia. « Les phénomènes comme la mafia ne se combattent pas par la simple répression. Celle-ci est nécessaire mais pas suffisante […]. L’Église doit intervenir non pas en répétant simplement et uniquement les paroles de la société civile. Elle doit faire cela aussi, certes, pour se montrer consciemment et fermement participante d’une sensibilité civile qui est enfin partagée dans la société d’aujourd’hui. Mais si elle veut vraiment être efficace et laisser une empreinte, elle ne peut pas ne pas avoir recours à son patrimoine spécifique : l’Évangile, selon la tradition chrétienne » (C. Naro, Légalité, sainteté, résistance). La Faculté de théologie de Sicile est appelée à relever prophétiquement ce défi théologique : car faire de la théologie en Méditerranée signifie se rappeler que l’annonce de l’Évangile passe par l’engagement pour la promotion de la justice, le dépassement des inégalités et la défense des victimes innocentes, et que l’Évangile exige la résistance aux logiques de pouvoir et de mort. Une théologie com-promise, c’est-à-dire capable de conjuguer histoire et charité selon la manière de penser et d’aimer du Ressuscité et du ici et maintenant du Royaume de Dieu. Légalité, sainteté, résistance, pardon. Aujourd’hui, nous avons besoin d’hommes et de femmes d’amour, non d’hommes et de femmes d’honneur ; de service, non de domination. Le pardon est pour vous un thème difficile et vivant sur les chairs blessées et tuées des victimes de la mafia. Je voudrais qu’il devienne un processus de recherche dans la faculté l’horizon du pardon, précisément à la croisée de la légalité, de la sainteté et de la résistance. C’est le véritable antidote à ce que provoquent comme mal l’inégalité et la logique du pouvoir et de l’abus. La Faculté doit se penser comme un laboratoire du pardon. Elle doit écrire de nouvelles pages, fortes, sur le pardon jusqu’aux nœuds complexes entre justice et légalité, entre vérité et réconciliation, entre pardon et repentance, entre légalité et sainteté, entre victimes et mafieux. La théologie est une véritable révolution de justice parce qu’elle a la force de l’humilité, le pouvoir léger de la pauvreté et la liberté de la croix. Ce n’est pas une théologie neutre, c’est une théologie com-promise, une théologie qui est du côté des derniers, qui est du côté des victimes innocentes, une théologie qui est du côté de Dieu parce qu’elle raisonne et aime, pense et embrasse, avec l’être-même du Crucifié-Ressuscité, dans chaque histoire d’injustice et d’innocence persécutée, et prépare sa venue dans la logique du Royaume.

Il s’agit alors d’initier des processus avec un authentique effort d’écoute, d’étude, de confrontation, de dialogue ; des processus de paix, de fraternité, de justice. Une théologie enracinée dans la vie, vivante. Car c’est la vocation de votre Île, lieu où les cultures, les histoires, les visages, se rencontrent sur la base de l’humanité que nous tous partageons, non des idéologies qui nous opposent. C’est un précieux service que vous pouvez et devez rendre à la Région et à la Méditerranée. Comme l’affirmait, en effet, Saint Jean-Paul II : « Cette étude implique l’approfondissement des multiples aspects de la culture sicilienne, glorieuse à bien des égards ; et constitue donc aussi un témoignage d’amour envers votre Île, par ailleurs terrain de rencontre des grandes cultures voisines, grecque et arabe, qui ont laissé des empreintes fécondes dans la physionomie sicilienne. Dans la perspective de cet accès à vos racines historiques et aux cultures qui ont traversé votre terre, s’inscrit le rapport particulier avec l’Orient chrétien ». La Faculté de théologie, avec les autres institutions théologiques en Sicile, en pleine synergie avec la Conférence Épiscopale Sicilienne, peut élargir les échanges avec les Églises sœurs d’Orient, qui se trouvent sur les rives de la Méditerranée, peut ensemble parcourir, dans les limites des possibilités réciproques, les voies que l’Esprit nous ouvre devant nous. Il s’agit de rechercher ensemble des possibilités d’échanges, tant dans le domaine caritatif que dans le domaine de la formation, qui rendent concrète et visible la fraternité. La route du dialogue œcuménique et interreligieux, bien que difficile, est celle qu’il faut proposer à nouveau et soutenir à travers des expériences de rencontre, de confrontation et de collaboration dans l’écoute commune de l’Esprit. C’est l’héritage de nombreux martyrs du dialogue en Méditerranée. Nous sommes appelés à élargir nos horizons, à assumer la compréhension que l’autre a de son expérience de Dieu et de sa foi, apprendre à concevoir l’espace sacré non pas comme une propriété à protéger ou à délimiter mais comme un lieu vivant, un lieu théologique de frontière.

J’ai reçu et apprécié le travail réalisé au cours de ces plus de 20 ans par le Département de Théologie des religions de la Faculté en synergie avec la Conférence Épiscopale Sicilienne, également mûri dans le précieux document sur le Discernement chrétien de l’Islam (2004). Ce dernier, désireux d’explorer les signes des temps pour les Églises de Sicile et regardant l’islam comme un signe des temps, affirmait consciemment que « nous ne pouvons, certes, différer indéfiniment un discernement chrétien sur l’islam en pensant à la terre de Sicile, où l’on a commencé à coexister avec lui depuis les débuts de son expansion historique dans la Méditerranée ». C’est le moment où ce riche patrimoine d’approfondissements et d’orientations, vérifié et enrichi, pour ainsi dire, sur le terrain par l’engagement persistant de la médiation culturelle et sociale de l’Évangile, dessine et oriente votre vocation et votre mission de vous constituer de plus en plus comme un laboratoire d’une théologie du dialogue œcuménique et une théologie des religions qui débouche sur une théologie du dialogue interreligieux. Dans le sillon profond et génératif d’une Faculté déterminée dans sa fondation par une forte identité ecclésiologique. Une ecclésiologie profondément marquée par le choix du dialogue œcuménique et interreligieux.

Dans ce contexte de développement et de progression de la théologie en contexte méditerranéen, le dialogue entre théologie et littérature apparaît également fécond, note qui a caractérisé ces dernières années aussi la recherche de votre Faculté de théologie, notamment par le choix de reconnaître cette intuition de la foi qui est l’expérience d’un peuple et son récit. La littérature permet une lecture de la réalité sicilienne et méditerranéenne, fruit d’interconnexions et de contaminations, qui peut aider à redécouvrir la dimension dialogique de ce que nous sommes, qui se définit et se construit en se positionnant « sur le seuil » de l’autre, en retirant ses sandales « devant la terre sainte de l’autre (cf. Ex 3,5) » (EG 169). Comment pourrait-on comprendre la pensée multiforme sicilienne sans la littérature, sans Pirandello, Verga, Sciascia ? Comment pouvons-nous parler au cœur des hommes si nous ignorons, reléguons ou ne mettons pas en valeur « ces mots » par lesquels ils ont voulu manifester et, pourquoi pas, révéler le drame de leur vivre et de leur ressentir à travers romans et poésies ? Grâce au discernement évangélique de la culture, il est possible de reconnaître la présence de l’Esprit dans la réalité humaine variée, c’est-à-dire, saisir la graine déjà plantée de la présence de l’Esprit dans les événements, les sensibilités, les désirs, les tensions profondes des cœurs et des contextes sociaux, culturels et spirituels (Cf. Lettre sur le rôle de la littérature dans la formation, 2024). Sur les rives méditerranéennes, ces questions ont été particulièrement abordées dans les pages des poètes et des narrateurs. Toutes ces thématiques qui se caractérisent par leur « radicalité », sont des questions existentielles, et qui, en tant que telles, impriment à la littérature sicilienne un souffle universel, au carrefour du clair et de l’obscur. Mario Luzi, dans l’un de ses derniers poèmes, intitulé La fleur de la douleur, dédié au martyr Pino Puglisi, fait dire à son personnage porte-parole : « Notre métier est l’interprétation ».

Conclusion

La Méditerranée a besoin d’une théologie vivante et qui vit jusqu’au fond sa dimension contextuelle, reconnue comme un appel. Une théologie com-promise : merveilleux entrelacement entre l’histoire qui se fait charité et la venue de Dieu dans la chair du Fils et dans les chairs des derniers comme appel, comme jugement et comme accomplissement. La dimension affective, unie inséparablement à la dimension intellectuelle, devient la porte d’un vrai dialogue qui se laisse toucher par les blessures et les inquiétudes qu’expriment les contextes méditerranéens, sachant saisir néanmoins aussi le novum qui en émerge. Du haut de la croix ou agenouillé devant le prochain, au seuil du mystère, la théologie ressent la nécessité de paroles pauvres, humbles, sobres, simples, affectueuses. Une théologie d’un inédit tissage de filets qui génère des nouveautés de vie et de pensée. Une théologie capable de traverser les cultures, attentive à reconnaître l’autre sans craindre une possible « contamination », capable de donner voix aux différentes rives qui entourent la Méditerranée : à la richesse de l’Orient d’où est venue la lumière de la Sagesse divine, dont les « graines » sont déjà présentes dans les vies, dans les religions de ses peuples, à celle de l’Occident européen avec son patrimoine spéculatif et humaniste, alimenté particulièrement par la tradition judéo-chrétienne, à celle du Continent africain riche non seulement en ressources naturelles, mais également en qualités humaines inestimables telles que le profond sens religieux, tel qu’il est vécu dans l’islam du Maghreb et dans les religions traditionnelles africaines, le sens de la famille, le respect de la vie, la vie communautaire et le sens aigu de solidarité (Cf. Manifeste pour une théologie de la Méditerranée).

Nous avons besoin de cultiver, de rêver et de promouvoir cette théologie : une théologie com-promise dans l’histoire, tout comme Dieu dans la chair du Fils s’est compromis avec nos larmes et nos espoirs. Pour être des tisseurs de filets, des filets de salut, de compassion et d’amour, et finalement générer une nouvelle histoire.

(Texte traduit de l’italien par Mariangela Laviano)

 

Manifesto for a Theology “from the Mediterranean”. A Theology of Dialogue, Listening and Hospitality

Le 30 septembre 2024, la professeure Mariangela Laviano, enseignante au PISAI, a présenté une contribution intitulée Manifesto for a Theology “from the Mediterranean”. A Theology of Dialogue, Listening and Hospitality, à l’occasion de la rencontre annuelle organisée par le *Comparative Theology of Religions Group (CTRG)*, qui s’est tenue à Rome au Centre d’Études Interreligieuses de la Grégorienne. La rencontre s’est déroulée en trois sessions à huis clos (le 30 septembre) suivies d’un événement public (le 1er octobre) sur le thème : *Comparative Theology: Theory and Practice*.

Dans son intervention, la Professeure Laviano a présenté le *Manifeste pour une théologie du Méditerranée*, soulignant l’urgence de promouvoir une théologie « de l’entre-deux », afin de redécouvrir la dimension dialogique des peuples méditerranéens dans l’espoir de construire un avenir de paix.

 

Colloque international d’approfondissement inter- et transdisciplinaire sur Justice et Paix « Pour une théologie depuis la Méditerranée »

FR Depliant Convegno Rete Teologica Mediterranea 24-26 Giugno 2024

 

RTMed, 24-26 Juin 2024

 

Depuis plusieurs années, l’Institut Catholique de la Méditerranée prend en compte le discours du Pape François à Naples en 2019, avec l’objectif de créer des liens avec les institutions universitaires et des théologiens des cinq rives de la Méditerranée pour travailler à une théologie du dialogue, qui se doit d’être interdisciplinaire et transdisciplinaire afin d’assurer un bien vivre ensemble. Afin de pourvoir à cela, l’institut créé par le cardinal Jean-Marc Aveline a décidé d’organiser, en lien avec le Réseau Théologique Méditerranéen (RTMed), un colloque international d’approfondissement.

 

Ce colloque est organisé localement par la Faculté de Théologie de Palerme (RTMed) en Italie du 24 au 26 juin 2024, dont le président est Vito Impellizzeri. Ces trois jours sont planifiés tels que :

 

  • La première journée de cet événement permettra de présenter les interventions et les travaux effectués au cours de l’année sur les récits partagées théologiques et leurs effets en Méditerranée.

 

 

  • La deuxième journée accueillera François Jullien, Mario Ceruti et Piero Coda dans le cadre d’une intervention auprès du grand public sur le rôle du dialogue interculturel et interconfessionnel dans la construction d’un avenir de paix au sein de la Méditerranée.

 

 

  • La troisième journée permettra de finaliser la co-construction du réseau théologique de la Méditerranée. Inspiré par le Manifeste « pour une théologie depuis la Méditerranée », ce réseau vise principalement à collaborer de manière inter- et transdisciplinaire avec des enseignants-chercheurs, des instituts de théologie et des centres culturels de Méditerranée afin de contribuer à la construction de la paix sur le plan régional.

 

  • Une intervention du cardinal Jean-Marc Aveline est prévue lors de cet événement.

 

Je vous invite à visiter notre site internet RTMed. N’hésitez pas à nous contacter pour toute information complémentaire auprès de : assistantdirecteur@icm13.com ou 06.13.46.33.39. 

 

 

Patrice Chocholski

Directeur de l’Institut Catholique de la Méditerranée. 

 

 

 

Dun Karm’s Beyond Self as a theology from the Mediterranean by Jean Claude Attard

Albert Camus was a contemporary of Dun Karm Psaila. The 1957 Nobel Prize in Literature and the national poet of Malta are not known for sharing many similarities. Whereas the former is renowned for his philosophy of the absurd, the latter is credited with fostering a Maltese, Catholic identity. They are both, however, a product of their own time, and consequently, there exist more similarities between their respective works than what meets the eye: both are heroic in the face of daily hard, dull existence. By comparing and contrasting Dun Karm Psaila with Albert Camus, and by discussing Dun Karm in light of the literary – and theological – heritage of the Mediterranean (including Homer, Augustine of Hippo and Dante Alighieri), this work attempts to analyse Il-Jien u Lilhinn Minnu, Dun Karm’s most important poem, as the masterpiece of a poet who was also a priest. In doing so, especially at a time when Theology is becoming increasingly contextual and transdisciplinary, Dun Karm’s literary genius, his social conscience and his existential troubles informs a distinct Maltese contribution to the branch of theology emanating from the Mediterranean.

 

Chiesa, vieni fuori!

Chiesa, vieni fuori!

“Un ospedale da campo” che si ricompone Esdra, Neemia e Papa Francesco.

Profezia antica e nuova

by Hector Scerri

 

Prendendo come punto di partenza il neologismo di Papa Francesco, “una iglesia en salida” ossia “una chiesa che esce”, il libro riflette su come una comunità di discepoli-missionari, che si riconvoca dopo un esilio esistenziale, possa ritrovare se stessa.
I testi biblici di Neemia e di Esdra saranno fonte d’ispirazione per questo modello. La Chiesa ritrova la sua vitalità tramite la sua esperienza di ospedale da campo, dove la comunità cerca di guarire le ferite dell’uomo odierno. Una Chiesa che va verso le periferie esistenziali della società contemporanea è davvero una comunità che, in ascolto della parola divina, sarà una Chiesa con un cuore che pulsa con amore, una Chiesa che contempla il samaritano misericordioso e che si impegna a imitarlo.
Questi modelli di Chiesa, complementari rispetto ai sei modelli ecclesiali del teologo statunitense Avery Dulles, faranno eco all’impulso creato dal Sinodo (2021-2024).
Prefazione del cardinale Mario Grech

RTMed

Le Réseau RTMed s’est constitué autour de la rédaction du Manifeste de la Théologie de la Méditerranée.

Il implique une vingtaine d’institutions méditerranéennes.
Il a pour objectif de travailler avec les diocèses et des centres culturels du pourtour méditerranéen.

Il propose une mutualisation d’enseignants chercheurs qui collaborent de manière inter et trans-disciplinaire sur le plan interculturel, interreligieux et théologique.

Méditerranée: les théologiens à l’écoute des souffrances des cinq rives

Après Naples, Bari et Marseille, les théologiens chrétiens de la Méditerranée poursuivent leur démarche d’unité. À présent constitués en un réseau d’une vingtaine d’institutions académiques avec des partenaires de diverses confessions ou laïcs -le RTMed, Réseau théologique méditerranéen-, ils ont publié à l’automne un manifeste et réfléchissent cette année à la problématique de justice et paix au Proche-Orient.

Entretien réalisé par Delphine Allaire – Cité du Vatican 

«La théologie doit être enracinée dans la vie; une théologie de laboratoire ne fonctionne pas. Elle doit développer une pensée qui adhère au réel, et pas seulement des données techniques, en mesure de promouvoir avec originalité le chemin œcuménique entre chrétiens et le dialogue entre croyants de religions différentes».

Depuis le 23 septembre, les théologiens du pourtour méditerranéen tentent de correspondre au plus près à cette feuille de route rappelée par le Pape lors de la session conclusive des Rencontres méditerranéennes à Marseille. Un manifeste pour une théologie à partir de la Méditerranée paraissait dans la foulée en arabe, français, croate ou italien, fruit de deux ans de travail de théologiens chrétiens des cinq rives, mais aussi d’autres confessions. Une réponse à la demande de François formulée en juin 2019 lors d’un colloque théologique à Naples. Ces théologiens ont tissé aujourd’hui un réseau, fort d’une vingtaine d’institutions, et prévoient une rencontre fin juin en Sicile. Une chaire « Méditerranée, religions et sociétés » a aussi vu le jour pour féconder ce dialogue. En phase de prédéfinition, elle est pilotée par l’Institut pontifical d’études arabes et d’islamologie (PISAI), l’École française de Rome, l’Institut français d’Islamologie et l’Institut catholique de la Méditerranée, et d’un conseil scientifique renouvelable composé des partenaires de toutes les rives. 

Le père Patrice Chocholski, théologien, directeur de l’Institut catholique de la Méditerranée, développe cette nouvelle manière de penser la mosaïque méditerranéenne, plus que jamais morcelée.

https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2024-02/theologie-mediterrannee-eglise-marseille-pape-francois-dialogue.html

 

La nuova teologia del Mediterraneo nasce dal dialogo

 mercoledì 20 dicembre 2023

Il cristianesimo ha bisogno di un nuovo slancio per dare risposte alle sfide dei tempi e il Mare Nostrum è da sempre un crogiolo di fedi e culture. Rimetterle in dialogo è più che mai necessario

Il contesto tecnologico, sociale, culturale ed economico in cui viviamo pone nuove sfide che impongono di ripensare il modo con cui si articolano i processi democratici. Il sistema politico si riorganizza attorno a nuovi strumenti, forme di aggregazione e canali di rappresentazione. È lo spunto di riflessione intorno al quale è costruito il dossier Democrazia e poteri proposto dal nuovo numero di “Dialoghi”, il trimestrale di informazione di Azione cattolica. Curato da Giovanni Grandi e Mattero Truffelli annovera, fra gli altri, i contributi di Mattia Zulianello e Marco Iasevoli. Per la consueta rubrica “Eventi e idee” Luca Grion affronta il tema Le sfide etiche dell’intelligenza artificiale. Qui sopra, invece, anticipiamo una sintesi di Marsiglia 2023. La teologia sulle rive del Mediterraneo firmato da Marie-Laure Durand (docente di Antropologia all’Istituto superiore di formazione pedagogica di Montpellier e all’Istituto di Scienze e teologia delle religioni di Marsiglia) che esamina le motivazioni e i contenuti del Manifesto per una teologia del Mediterraneo, frutto del lavoro di teologi e teologhe provenienti dalle varie sponde.

A settembre la città di Marsiglia è stata teatro di una serie di incontri senza precedenti. I più importanti sono stati quelli tra settanta vescovi e centoventi giovani provenienti dalle cinque sponde del Mediterraneo. Questi giorni di incontri e scambi si sono conclusi sabato 23 settembre con l’arrivo del papa a Marsiglia con l’incontro ufficiale con i vescovi e i giovani al mattino al Pharo e la celebrazione eucaristica allo Stadio Vélodrome con circa 66.000 partecipanti. Questa settimana molto speciale è stata però anche un momento di scambio e incontro per la rete teologica mediterranea, che si va costituendo da due anni grazie all’iniziativa dell’Institut catholique de la Méditerranée, e che riunisce teologi e teologhe, ma anche ricercatori di altre discipline, provenienti dalle diverse sponde del Mediterraneo.

Obiettivo degli incontri teologici di Marsiglia era rendere pubblico il Manifesto per una teologia dal Mediterraneo, un testo che ha una storia e un significato particolari. A partire dalle parole di papa Francesco durante la sua visita a Napoli nel 2019 e attraverso il lavoro del gruppo di ricerca “Il Mediterraneo come luogo teologico” è stata avviata infatti una riflessione ad ampio raggio su che cosa significa fare teologia nel contesto del Mediterraneo. Questo percorso di ricerca durato diversi anni ha coinvolto un numero sempre più ampio di ricercatori e istituzioni, consentendo il confronto tra esperienze teologiche già in atto, nella stretta collaborazione con l’Institut Catholique. Si è arrivati così a tracciare le possibili linee di una teologia dal Mediterraneo scegliendo di renderle manifeste in un testo scritto insieme, attraverso un serrato confronto svoltosi a Molfetta nel mese di giugno un momento particolarmente importante. Un lavoro di ascolto e di scambio che ha reso il Manifesto il frutto di una riflessione collettiva, un’esperienza di teologia costruita in stile sinodale. A firmare il Manifesto sono stati diciassette istituti e centri di formazione teologica ma anche numerosi ricercatori delle cinque sponde del Mediterraneo e il testo è stato già tradotto in dieci diverse lingue mediterranee.

Gli incontri di Marsiglia a settembre sono stati un’opportunità per lavorare sulla ricezione di questo testo. In che modo le convinzioni esposte nel Manifesto possono essere ascoltate, comprese e accettate in ciascuna delle nostre realtà? Il Manifesto, come ogni discorso teologico, è innanzitutto “un momento di riflessione”. Non mira a descrivere il mondo. Non è un documento politico o una dichiarazione morale, anche se tutta la teologia ha necessariamente implicazioni morali e politiche. L’obiettivo del Manifesto, avendo preso coscienza del mondo, della sua storia e delle sue sfide, è di dire chi vogliamo essere, come cristiani, in questo mondo e per questo mondo. Si tratta di una riflessione su cosa significa fare teologia cristiana nel contesto mediterraneo oggi. Una proposta particolare, imperfetta, provvisoria, nel tentativo di dire l’azione di Dio nel mondo di oggi.

Il Manifesto non è un manifesto del Mediterraneo perché condividiamo in questo contesto dei punti in comune che ci farebbero dire “noi”, ma perché veniamo da una storia e da un luogo che ci hanno spinto verso un incontro complesso. Gli scambi tra noi hanno dimostrato che problemi e realtà non sono uguali. La forza del Manifesto sta nel rendere questa realtà, per quanto scomoda e mutevole, il punto di partenza da cui crediamo sia necessario fare teologia oggi. Una teologia dal Mediterraneo è una teologia che prende sul serio il fatto che il Mediterraneo è matrice di incontri e che l’incontro è il luogo di Dio.

Ricevere un testo significa innanzitutto comprenderlo. Capire cosa ha portato alla sua stesura, le scelte fatte “a monte”. Il primo passo, perciò, è stato quello di conoscerne la storia, gli ostacoli incontrati e le scelte teologiche adottate. È toccato ad alcuni teologi italiani trasmettere ai ricercatori presenti il racconto di queste scelte. Giuseppina De Simone, Armando Nugnes, Vincenzo Di Pilato e Vito Impelizzeri hanno illustrato la struttura portante del testo. A questa presentazione ha fatto eco il racconto delle linee di ricerca e di impegno dell’Institut Catholique e il confronto programmatico in piccoli gruppi. Sono stati evidenziati così i capisaldi del manifesto che costituiscono altrettante linee di ulteriore ricerca.

Una teologia contestuale: il manifesto pone in evidenza una teologia che parte dal contesto in cui le persone vivono. Pensare al Mediterraneo come “luogo teologico” significa prendere sul serio questo luogo storicamente creativo di incontri e interconnessioni. La storia e la geografia di questo luogo sono generatori di “meticciati”. Una teologia del Mediterraneo deve essere tessuta a partire da questa narrazione.

 

La nuova teologia del Mediterraneo nasce dal dialogo (avvenire.it)

Méditerranée: les théologiens à l’écoute des souffrances des cinq rives

Après Naples, Bari et Marseille, les théologiens chrétiens de la Méditerranée poursuivent leur démarche d’unité. À présent constitués en un réseau d’une vingtaine d’institutions académiques avec des partenaires de diverses confessions ou laïcs -le RTMed, Réseau théologique méditerranéen-, ils ont publié à l’automne un manifeste et réfléchissent cette année à la problématique de justice et paix au Proche-Orient.

Entretien réalisé par Delphine Allaire – Cité du Vatican 

«La théologie doit être enracinée dans la vie; une théologie de laboratoire ne fonctionne pas. Elle doit développer une pensée qui adhère au réel, et pas seulement des données techniques, en mesure de promouvoir avec originalité le chemin œcuménique entre chrétiens et le dialogue entre croyants de religions différentes».

Depuis le 23 septembre, les théologiens du pourtour méditerranéen tentent de correspondre au plus près à cette feuille de route rappelée par le Pape lors de la session conclusive des Rencontres méditerranéennes à Marseille. Un manifeste pour une théologie à partir de la Méditerranée paraissait dans la foulée en arabe, français, croate ou italien, fruit de deux ans de travail de théologiens chrétiens des cinq rives, mais aussi d’autres confessions. Une réponse à la demande de François formulée en juin 2019 lors d’un colloque théologique à Naples. Ces théologiens ont tissé aujourd’hui un réseau, fort d’une vingtaine d’institutions, et prévoient une rencontre fin juin en Sicile. Une chaire « Méditerranée, religions et sociétés » a aussi vu le jour pour féconder ce dialogue. En phase de prédéfinition, elle est pilotée par l’Institut pontifical d’études arabes et d’islamologie (PISAI), l’École française de Rome, l’Institut français d’Islamologie et l’Institut catholique de la Méditerranée, et d’un conseil scientifique renouvelable composé des partenaires de toutes les rives. 

Le père Patrice Chocholski, théologien, directeur de l’Institut catholique de la Méditerranée, développe cette nouvelle manière de penser la mosaïque méditerranéenne, plus que jamais morcelée.

https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2024-02/theologie-mediterrannee-eglise-marseille-pape-francois-dialogue.html

 

La nuova teologia del Mediterraneo nasce dal dialogo

 mercoledì 20 dicembre 2023

Il cristianesimo ha bisogno di un nuovo slancio per dare risposte alle sfide dei tempi e il Mare Nostrum è da sempre un crogiolo di fedi e culture. Rimetterle in dialogo è più che mai necessario

Il contesto tecnologico, sociale, culturale ed economico in cui viviamo pone nuove sfide che impongono di ripensare il modo con cui si articolano i processi democratici. Il sistema politico si riorganizza attorno a nuovi strumenti, forme di aggregazione e canali di rappresentazione. È lo spunto di riflessione intorno al quale è costruito il dossier Democrazia e poteri proposto dal nuovo numero di “Dialoghi”, il trimestrale di informazione di Azione cattolica. Curato da Giovanni Grandi e Mattero Truffelli annovera, fra gli altri, i contributi di Mattia Zulianello e Marco Iasevoli. Per la consueta rubrica “Eventi e idee” Luca Grion affronta il tema Le sfide etiche dell’intelligenza artificiale. Qui sopra, invece, anticipiamo una sintesi di Marsiglia 2023. La teologia sulle rive del Mediterraneo firmato da Marie-Laure Durand (docente di Antropologia all’Istituto superiore di formazione pedagogica di Montpellier e all’Istituto di Scienze e teologia delle religioni di Marsiglia) che esamina le motivazioni e i contenuti del Manifesto per una teologia del Mediterraneo, frutto del lavoro di teologi e teologhe provenienti dalle varie sponde.

A settembre la città di Marsiglia è stata teatro di una serie di incontri senza precedenti. I più importanti sono stati quelli tra settanta vescovi e centoventi giovani provenienti dalle cinque sponde del Mediterraneo. Questi giorni di incontri e scambi si sono conclusi sabato 23 settembre con l’arrivo del papa a Marsiglia con l’incontro ufficiale con i vescovi e i giovani al mattino al Pharo e la celebrazione eucaristica allo Stadio Vélodrome con circa 66.000 partecipanti. Questa settimana molto speciale è stata però anche un momento di scambio e incontro per la rete teologica mediterranea, che si va costituendo da due anni grazie all’iniziativa dell’Institut catholique de la Méditerranée, e che riunisce teologi e teologhe, ma anche ricercatori di altre discipline, provenienti dalle diverse sponde del Mediterraneo.

Obiettivo degli incontri teologici di Marsiglia era rendere pubblico il Manifesto per una teologia dal Mediterraneo, un testo che ha una storia e un significato particolari. A partire dalle parole di papa Francesco durante la sua visita a Napoli nel 2019 e attraverso il lavoro del gruppo di ricerca “Il Mediterraneo come luogo teologico” è stata avviata infatti una riflessione ad ampio raggio su che cosa significa fare teologia nel contesto del Mediterraneo. Questo percorso di ricerca durato diversi anni ha coinvolto un numero sempre più ampio di ricercatori e istituzioni, consentendo il confronto tra esperienze teologiche già in atto, nella stretta collaborazione con l’Institut Catholique. Si è arrivati così a tracciare le possibili linee di una teologia dal Mediterraneo scegliendo di renderle manifeste in un testo scritto insieme, attraverso un serrato confronto svoltosi a Molfetta nel mese di giugno un momento particolarmente importante. Un lavoro di ascolto e di scambio che ha reso il Manifesto il frutto di una riflessione collettiva, un’esperienza di teologia costruita in stile sinodale. A firmare il Manifesto sono stati diciassette istituti e centri di formazione teologica ma anche numerosi ricercatori delle cinque sponde del Mediterraneo e il testo è stato già tradotto in dieci diverse lingue mediterranee.

Gli incontri di Marsiglia a settembre sono stati un’opportunità per lavorare sulla ricezione di questo testo. In che modo le convinzioni esposte nel Manifesto possono essere ascoltate, comprese e accettate in ciascuna delle nostre realtà? Il Manifesto, come ogni discorso teologico, è innanzitutto “un momento di riflessione”. Non mira a descrivere il mondo. Non è un documento politico o una dichiarazione morale, anche se tutta la teologia ha necessariamente implicazioni morali e politiche. L’obiettivo del Manifesto, avendo preso coscienza del mondo, della sua storia e delle sue sfide, è di dire chi vogliamo essere, come cristiani, in questo mondo e per questo mondo. Si tratta di una riflessione su cosa significa fare teologia cristiana nel contesto mediterraneo oggi. Una proposta particolare, imperfetta, provvisoria, nel tentativo di dire l’azione di Dio nel mondo di oggi.

Il Manifesto non è un manifesto del Mediterraneo perché condividiamo in questo contesto dei punti in comune che ci farebbero dire “noi”, ma perché veniamo da una storia e da un luogo che ci hanno spinto verso un incontro complesso. Gli scambi tra noi hanno dimostrato che problemi e realtà non sono uguali. La forza del Manifesto sta nel rendere questa realtà, per quanto scomoda e mutevole, il punto di partenza da cui crediamo sia necessario fare teologia oggi. Una teologia dal Mediterraneo è una teologia che prende sul serio il fatto che il Mediterraneo è matrice di incontri e che l’incontro è il luogo di Dio.

Ricevere un testo significa innanzitutto comprenderlo. Capire cosa ha portato alla sua stesura, le scelte fatte “a monte”. Il primo passo, perciò, è stato quello di conoscerne la storia, gli ostacoli incontrati e le scelte teologiche adottate. È toccato ad alcuni teologi italiani trasmettere ai ricercatori presenti il racconto di queste scelte. Giuseppina De Simone, Armando Nugnes, Vincenzo Di Pilato e Vito Impelizzeri hanno illustrato la struttura portante del testo. A questa presentazione ha fatto eco il racconto delle linee di ricerca e di impegno dell’Institut Catholique e il confronto programmatico in piccoli gruppi. Sono stati evidenziati così i capisaldi del manifesto che costituiscono altrettante linee di ulteriore ricerca.

Una teologia contestuale: il manifesto pone in evidenza una teologia che parte dal contesto in cui le persone vivono. Pensare al Mediterraneo come “luogo teologico” significa prendere sul serio questo luogo storicamente creativo di incontri e interconnessioni. La storia e la geografia di questo luogo sono generatori di “meticciati”. Una teologia del Mediterraneo deve essere tessuta a partire da questa narrazione.

 

La nuova teologia del Mediterraneo nasce dal dialogo (avvenire.it)

XXVIII FORUM INTERDISCIPLINARE ISTITUTO TEOLOGICO LEONIANO ANAGNI

Il 9 marzo 2024 la prof.ssa Mariangela Laviano ha partecipato alla XXVIII edizione del Forum Interdisciplinare organizzato dall’Istituto Teologico Leoniano di Anagni, sul tema “Dialogo islamo-cristiano: religioni, pace, non violenza”.
La professoressa Laviano, docente incaricata presso lo stesso Istituto, ha presentato un intervento dal titolo “Dialogo islamo-cristiano: legami di ospitalità, pace e fraternità per una teologia dal Mediterraneo”. L’intervento ha posto l’accento sul dialogo degli scambi teologici e in particolare sulla riflessione teologica in seno al Mediterraneo a partire dal Manifesto per una teologia dal Mediterraneo (Institut Catholique de la Méditerranée). Il Forum ha visto la partecipazione di altri due illustri relatori: il professore Adnane Mokrani, docente della Pontificia Università Gregoriana, e Don Marco Gnavi, responsabile dell’Ufficio e della Commissione diocesana ecumenismo e dialogo, oltre che segretario dell’analoga commissione della Conferenza episcopale del Lazio.

Le Réseau RTMed s’est constitué autour de la rédaction du Manifeste de la Théologie de la Méditerranée.

Il implique une vingtaine d’institutions méditerranéennes.
Il a pour objectif de travailler avec les diocèses et des centres culturels du pourtour méditerranéen.

Il propose une mutualisation d’enseignants chercheurs qui collaborent de manière inter et trans-disciplinaire sur le plan interculturel, interreligieux et théologique.

Il Mediterraneo, da secoli punto d’incontro tra genti, tradizioni e ideali, è il cuore da cui sono nate la cultura, la storia e l’identità unitarie che ancora oggi riconosciamo come parte fondante di noi. Il ricordo della sua antica prosperità è oggi destinato a estinguersi, a svilirsi? Claudio Monge e Giuseppina De Simone affermano il bisogno di tutelare la diversità, che da sempre arricchisce questo crocevia di culture, attraverso una nuova proposta teologica. Insieme, riabilitano la “memoria” del Mediterraneo non solo in relazione al suo ricco passato, ma scegliendo di orientarla alla pratica, alla trasformazione della realtà personale e sociale. Accentuando in questo modo la funzione critica della teologia, la pongono al servizio dell’umano, pur in costante dialogo con l’epifania del divino. Così, l’antico Mare nostrum da “confine” ridiventa “soglia”, il cui attraversamento ci rende altri.

https://www.castelvecchieditore.com/prodotto/la-misura-mediterranea-dellumano/

"Pour une théologie de la mediterrannée'': un manifeste à l'écoute des rives

par Nom de l'artiste

https://www.rcf.fr/actualite/carrefour-catholique?episode=460362&share=1
Christian de Chergé, Una teologia della speranza

Descrizione

Uomini di Dio, il film di Xavier Beauvois (Francia 2010), ha commosso un vasto pubblico rievocando la storia tragica dei monaci di Tibhirine, nell’Atlante algerino, assassinati nel 1996. Christian de Chergé era il priore di quella comunità cistercense. La vocazione monastica risaliva a un incontro con un amico musulmano che, durante la guerra d’Algeria, lo protesse a costo della propria vita. Con i suoi confratelli, Christian si voleva «un uomo che prega tra altri uomini che pregano», in mezzo a vicini e amici musulmani di cui condivideva la vita quotidiana. La sua vocazione fu quella di essere monaco nel crogiolo di questo incontro con l’islàm.
Profondo conoscitore degli scritti di Christian de Chergé, Salenson conduce dagli eventi fondanti della sua vocazione alla ricchezza delle sue intuizioni: fa entrare i lettori nell’originalità della vita e del pensiero di questo testimone e pioniere. Mostra come l’esperienza di un minuscolo monastero sperduto nei contrafforti dell’Atlante porti un contributo decisivo ai dibattiti teologici contemporanei.

Les inscriptions pour la rencontre à Palerme du 24 au 26 juin sont ouvertes.

Le Réseau RTMed s’est constitué autour de la rédaction du Manifeste de la Théologie de la Méditerranée.

Il implique une vingtaine d’institutions méditerranéennes.
Il a pour objectif de travailler avec les diocèses et des centres culturels du pourtour méditerranéen.

Il propose une mutualisation d’enseignants chercheurs qui collaborent de manière inter et trans-disciplinaire sur le plan interculturel, interreligieux et théologique.