Religions et spiritualités

2023-2024, DEIM, ISTR, Religions et spiritualités

Le(s) messianisme(s) dans le judaïsme

Approches théologico-politiques de la figure du Massiah dans les différents courants du judaïsme

Comment en est-on venu à affirmer que la Bible hébraïque contient des passages eschatologiques ? Comment certains textes bibliques ont-ils pu devenir des classiques dans la spéculation messianique juive et surtout chrétienne ? Dit autrement, comment le terme ‘‘messiah’’ (« messie ») est-il devenu synonyme d’« espérance » et d’« attente » des Bnei Israel, du peuple juif, en l’avènement d’un roi ‘‘sauveur’’ promis par Dieu pour instaurer son Royaume au terme de l’histoire ?

Dans une première partie, nous tenterons de définir les trois types de messies présents dans la tradition juive : messie royal, messie prêtre et enfin prophète eschatologique aux traits messianiques.
L’attente messianique de la Bible hébraïque trouve d’abord ses origines dans les idéologies royale et sacerdotale judéennes qui ont mis en place un cadre conceptuel fondé sur l’espérance d’un roi idéal qui réalisera l’unité du peuple, la justice et la paix.

Dans une deuxième partie, nous analyserons la figure de Jésus, messie « fils d’Aaron » selon la formule de Paul dans l’Épître aux Hébreux. Les premiers chrétiens qui sont des Juifs, semblent avoir accepté les trois types de messies.
Les ont-ils fusionnés en la personne de Jésus-Christ ou bien n’ont-ils mis en avant que le messie roi ?

Les chrétiens se distinguent ainsi des Juifs restés dans l’attente de la venue du Messie. Après la destruction du Temple en 70 E.C. et l’exil dans la Galout – la dispersion, le judaïsme a été influencé par le Talmud.
Si la Mishna, la première partie du Talmud, ne contient quasiment rien sur le Messie (on étudiera le texte de la Mishna Sanhédrin 10 qui condamne tous ceux qui disent que la résurrection « ne se trouve pas dans la Loi de Moïse », un texte datable du 2^e siècle de l’E.C.), la Guemara ne comporte que quelques passages contradictoires sur la figure du Messie et sur le temps de sa venue.

Le Talmud est compilé dans une époque de détresse, où l’on attend un Sauveur en se demandant quand il viendra. Ce phénomène s’est traduit dans la liturgie, qui s’est remplie de formules concernant l’attente messianique. Des siècles de persécutions ont également entretenu l’idée que le Messie allait sortir les Juifs de l’exil et les ramener à Sion.
Ainsi a-t-on vu surgir au cours des siècles différentes figures de faux-messie qui, en leur temps, ont eu leurs sectateurs. Par conséquent, si nous avons le temps, nous étudierons également deux faux messies célèbres qui ont jalonné la tradition juive : Bar-Ko’hba au II^es de l’ère commune et Sabbataï Tsvi au XVII^e s.

Cécile Berouriah Gonçalves est docteure en Études politiques de l’EHESS, Paris.

Après avoir soutenu une thèse sur les relations Église/État sous l’Estado Novo salazariste portugais (1932-1974) en 2015, elle oriente désormais ses travaux sur le phénomène anoussim (« les cryptos-judaïsants ») et la persistance du fait juif au Portugal et son ancien empire colonial malgré l’hostilité inquisitoriale, le catholicisme comme religion d’État et les persécutions.

Elle travaille également sur la place de la halakha dans le judaïsme libéral.

Elle est qualifiée aux fonctions de maître de conférences dans les sections CNU 04 (science politique) et 22 (histoire contemporaine) et est auditrice libre à l’École rabbinique de Paris dirigée par la rabbin Pauline Bebe.

Qui ?

Cécile Gonçalves

Quand ?

Les jeudis de 14h à 17h
28 mars 2024
4, 11, 18 et 25 avril 2024

Combien ?

90€

2 crédits

Où ?

En zoom ou en replay

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