ICM

Vendredi 23 janvier 2026

sur Zoom

9h-10h : Introduction

10h-11h : Cécile ENTREMONT – Le deuil (1) : accompagner l’après

La mort d’un être cher est un choc pour les proches, quelles que soient les circonstances. Sont connues les réactions telles que le déni, la dissociation, la culpabilité, la colère, les regrets, la nostalgie… Il faut du temps – parfois de nombreuses années – pour accepter, se relever, se reconstruire, reprendre le cours de la vie et retrouver de l’élan et de la joie

Cécile ENTREMONT

Psychologue clinicienne, psychothérapeute en analyse à médiation corporelle, Docteure en théologie pratique, elle est investie dans divers accueils et engagement associatifs du monde rural. Auteure de : S’engager et méditer en temps de crise : Dépasser l’impuissance, préparer l’avenir (Editions du Temps Présent, 2016) ; Petit manuel d’écologie intérieure : Comment prendre soin de soi et du monde (Editions du Temps Présent, 2021).

11h-12h : Jean-François MEURIOT – Le deuil (2) : rituels et soins à l’égard de nos défunts

 

Là où jadis les rites funéraires accompagnaient la mort d’une personne et les conventions sociales imposaient à l’entourage du défunt d’entrer en deuil et d’en sortir, chacun aujourd’hui peut choisir, sur un marché concurrentiel, entre les offres religieuses traditionnelles et des systèmes plus « à la carte » faisant une grande place à la création et à l’initiative spirituelle. L’histoire longue nous fait voir un mouvement de balancier prenant davantage en considération tantôt ceux qui restent – les endeuillés –, tantôt les défunts : dans le premier cas, les morts n’ont d’autre existence que celles que les vivants leur assignent ou imaginent pour eux ; dans le second cas, les défunts sont considérés comme des êtres sociaux avec lesquels s’instituent toutes sortes de relations par le biais de rituels domestiques, intimes et de nouvelles technologies funéraires. Nous nous intéresserons à la puissance d’agir des morts sur la vie des vivants, et aux pratiques que nos contemporains inventent dans leurs rapports aux défunts.

Jean-François MEURIOT

Anthropologue et théologien. Prêtre et Directeur de l’ISTR. Membre de l’« Observatoire des Nouvelles Croyances » à la Conférence des Évêques de France. Spécialiste des quêtes spirituelles contemporaines. Il a vécu plusieurs années en Indonésie et en Malaisie.

 

14h-16h : Michel-Maxime EGGER – Ecopsychologie et écospiritualité

La Terre souffre et le mal-être humain ne cesse de croître. Et si les deux phénomènes étaient liés ? Et si les deux étaient l’expression d’une forme de burn out systémique, dont l’« éco-anxiété » est l’une des manifestations ? Pour l’écopsychologie, qui repose sur une alliance profonde entre l’écologie et la psychologie, les souffrances du vivant et celles de l’être humain (corps-âme-esprit) sont indissociables. Leur guérison conjointe passe par la restauration des relations fondamentales à soi, aux autres humains, à la Terre et aux autres qu’humains, en permanence brisées ou dégradées par le système économique dominant. L’écospiritualité, qui unit écologie et spiritualité, intègre ces dimensions et y ajoute la reliance au mystère sacré du divin ou « plus grand que soi », quel que soit le nom qu’on lui donne dans les diverses traditions de sagesse. L’enjeu de ces approches – écopsychologiques et écospirituelles – est d’opérer un véritable changement de paradigme. Cela suppose notamment d’aller aux racines des problèmes écologiques, qui sont culturelles, psychologiques et spirituelles. Elles ont à voir avec nos représentations de la nature et de la place de l’être humain dans le vivant ainsi qu’avec notre mode dominant de connaissance, en particulier notre manière de penser dualiste qui sépare et hiérarchise tout : l’être humain et la nature, la raison et les émotions, l’esprit et la matière, l’âme et le corps, le masculin et le féminin. Cette session permettra d’explorer les contours, la genèse et les développements de l’écopsychologie et de l’écospiritualité, leurs tenants et aboutissants dans leurs dimensions théoriques, thérapeutiques et pratiques. Elle comprendra des apports de contenu, des temps d’échange et des propositions de pratiques de reliance.

Michel-Maxime EGGER

Sociologue et éco-théologien d’enracinement orthodoxe, conférencier et facilitateur d’ateliers de « Travail qui relie », Michel Maxime Egger a fondé en Suisse, en 2016, un Laboratoire de transition intérieure qu’il a dirigé jusqu’à sa retraite professionnelle en 2023. Il est auteur de plusieurs essais sur l’écospiritualité, l’écopsychologie et la transition intérieure, dont La Terre comme soi-même (Labor et Fides, 2012), Soigner l’esprit, guérir la Terre (Labor et Fides, 2015), Réenchanter notre relation au vivant (Jouvence, 2022), Reliance (avec Tylie Grosjean et Elie Wattelet, Actes Sud, 2023) ainsi que Gaïa et Dieu. Un écoféminisme chrétien est possible (Editions de l’Atelier, 2025). Il anime le site personnel www.trilogies.org, qui met en dialogue quêtes de sens et enjeux de la « grande transition ». Sa quête d’apprenti méditant-militant : accomplir dans l’être et le quotidien l’unité fondamentale entre le cosmique, l’humain et le divin.

 

16h30-18h30 : Michel-Maxime EGGER – De l’éco-anxiété à l’espérance : un chemin de transformation écospirituelle

Face à la situation climatique et écologique, comment garder un regard d’espérance tout en restant lucide ? Comment honorer notre légitime « mal à la Terre » sans s’y enfermer ? Comment répondre à l’éco-anxiété et la transformer en engrais pour l’engagement ? L’écospiritualité, par le changement de regard, la reconnexion profonde au Vivant et l’ouverture au mystère du « plus grand que soi » qu’elle propose, offre des clés pour ce processus de transformation.

Samedi 24 janvier 2026

9h-12h : Jean-François MEURIOTLes spiritualités de la nature

Face au « désenchantement du monde » engendré par le matérialisme et le technicisme, et la prise de conscience des dégâts causés à la nature par nos modes de vie consuméristes, nous observons aujourd’hui un « retour à la nature ». La plupart des nouveaux courants spirituels partage un désir de reconnexion à la nature, ravivant une nostalgie déjà portée par le Romantisme des XVIIIe et XIXe siècles. La nature devient le lieu d’une expérience spirituelle intense et le moyen de retrouver une « authenticité » considérée comme perdue. De là l’intérêt renouvelé pour les « Peuples-Racines », l’attrait pour le (néo-)chamanisme, la redécouverte de pratiques néopaïennes (Wicca), avec une insistance sur le féminin et le sacré (écoféminisme et néo-sorcières).

Jean-François MEURIOT

Anthropologue et théologien. Prêtre et Directeur de l’ISTR. Membre de l’« Observatoire des Nouvelles Croyances » à la Conférence des Évêques de France. Spécialiste des quêtes spirituelles contemporaines. Il a vécu plusieurs années en Indonésie et en Malaisie.

 

14h-16h : Christine AULENBACHER – Ni coach, ni thérapeute, ni gourou : l’accompagnateur spirituel, un guide fraternel

L’épanouissement personnel et la réalisation de soi, la recherche de maîtres à penser, l’attrait vers des groupes « psychoaffectivement » chaleureux, la quête de sens et de valeurs, l’importance du beau et de l’esthétique… sont autant de réalités auxquelles l’homme contemporain aspire de plus en plus et pour lesquelles il est prêt à payer le prix fort. Parallèlement, le défi sociétal du « toujours plus fort, toujours plus loin, toujours plus haut » génère aussi en lui un besoin fondamental de ressourcement personnel, ce qui conduit immanquablement certains à des demandes d’accompagnement d’ordre psychologique ou spirituel. Ni coach, ni thérapeute, ni gourou, nous montrerons que le rôle de l’accompagnateur est d’être un simple « guide fraternel » sur la route du vivant.

Christine AULENBACHER

Maître de conférences-HDR à l’Université de Strasbourg, responsable de la recherche à l’Institut de Pédagogie Religieuse (IPR) de Strasbourg. Elle est éditrice de deux collections chez Lit Verlag : « Théologie pratique – Pédagogie – Spiritualités » et « Théologie pratique – Ethique et Pastorale ». Passionnée par le soin du vivant, elle accompagne bénévolement des personnes dans différentes associations. Elle conjugue son métier d’enseignante-chercheur avec une autre passion : être « Pays’ Âne ». Son association Les « P’tits d’Ânous » propose des activités avec des ânes miniatures et des animaux sauvés de maltraitance.

16h30-18h30 : Philippe BRIFFAULT – Le milieu de la vie : une crise ou une opportunité pour vivre plus intensément ?

Le passage du milieu de la vie est parfois caricaturé et réduit à une simple crise de la quarantaine ou au démon de midi. Nous verrons que ce moment, s’il est bien un moment de crise, l’est au sens d’une exigence de choix et de jugement. Il s’agit de se poser et de s’interroger sur la manière dont on a vécu jusqu’à présent, afin de choisir ou non d’intégrer des dimensions complémentaires, souvent négligées, qui permettront la poursuite d’une vie plus intense. Nous nous intéresserons particulièrement à la place de la spiritualité au cœur de ce moment, et à l’accompagnement possible.

Philippe BRIFFAUT

Engagé dans l’Eglise, ce consultant en création et gestion de marques et en innovation dans l’agro-alimentaire poursuit des recherches en théologie pratique à l’Université de Strasbourg, tout particulièrement sur la question des chercheurs spirituels et des nouvelles spiritualités.

Dimanche 25 janvier 2026

9h-12h : Isabelle MOESCHLa question éthique du soin et notamment du bien-vieillir

Le phénomène est connu : le nombre de personnes âgées augmente. En 2035, un tiers des Français aura plus de 60 ans et la population des plus de 80 ans aura doublé. Il est urgent de réfléchir à la place que les personnes âgées occupent dans notre société, aux rapports qu’elles entretiennent avec les générations qui leur succèdent, et à leurs besoins dans l’avancée en âge. La croissance rapide de la proportion des personnes âgées dans la population totale est un processus nouveau dans l’histoire et modifie de plus en plus les structures sociales. Elle pose des défis tant sur le plan social qu’éthique. La question éthique du soin, et plus particulièrement celle du bien vieillir, soulève des interrogations fondamentales. Comment garantir l’autonomie des personnes âgées tout en leur fournissant le soutien nécessaire pour qu’elles puissent prendre des décisions éclairées sur leur vie ? Comment lutter contre les inégalités socio-économiques qui compromettent la qualité de vie des personnes âgées ? Comment promouvoir une vision positive du vieillissement dans un contexte souvent marqué par des représentations négatives ? Comment favoriser des relations harmonieuses entre les générations pour créer un environnement propice au bien vieillir ? Ces questions éthiques complexes et multidimensionnelles nécessitent une réflexion approfondie et des actions concertées pour garantir un vieillissement digne et respectueux, tout en interrogeant les valeurs fondamentales de notre société.

Isabelle Moesch

Responsable développement au Pôle de gérontologie et d’innovation Bourgogne-Franche-Comté, gérontopôle, enseignante à l’UFR SJEPG de Besançon et membre du Laboratoire de socio-anthropologie (LASA). Ses travaux se concentrent sur les questions relatives aux enjeux de la longévité, plus spécifiquement sur la manière dont notre société s’empare des enjeux de la perte d’autonomie et des fragilités dans l’avancée en âge.