Religions et spiritualités

En islam, Dieu est Al Wadud, le très aimant, et la notion d’amour est évoquée dans de nombreux versets du Coran. Pourtant la question de l’Amour divin, amour de Dieu pour l’homme et amour de l’être humain pour Dieu, est le point où se noue l’opposition entre le soufisme et l’islam orthodoxe. Les juristes et docteurs de la loi se méfient de l’amour qui introduit en Dieu, considéré comme immuable, une passion, donc un principe de mutabilité. Ils considèrent que Dieu est aimé pour ses bienfaits mais ne peut être aimé pour lui-même.

Les mystiques musulmans, les soufis, même s’ils se positionnent différemment entre eux sur le contenu à donner au terme amour, chantent au contraire l’amour divin. Celui-ci apparaît comme la vocation la plus profonde du destin humain et symétriquement l’Amour est bien un attribut de l’essence divine. Cet amour-passion conduit à l’abandon total à Dieu, le fana’ qui laisse place à Dieu en soi. Cette voie soufie passe par une ascèse, une souffrance consentie, offerte par amour de Dieu et sans autre recherche que Lui.

Le cours s’attachera à étudier les fondements de ces notions dans le Coran ainsi que leur écho dans la tradition et la théologie musulmanes. Il étudiera la manière dont les mystiques à partir du VIIIe siècle les abordent, chacun dans sa singularité en s’appuyant sur les écrits de quelques grandes figures de la mystique musulmane entre les VIIe et XIIIesiècles tels que Rabia, Hallâj, Ansâri, Ghazali jusqu’à Ibn Arâbi et Rûmî.

2 ECTS