Aujourd’hui, le mot «mystique» semble être redevenu un mot à la mode. Est-ce l’effet secondaire d’un retour du religieux se cherchant une référence plus ou moins ésotérique? Est-ce l’attrait persistant des formes de spiritualités orientales et des techniques de prière et de concentration qui s’y rattachent? A moins que ce ne soit le signe de faiblesse d’un Occident «désorienté», qui guette avec anxiété le lever oriental d’un soleil du sens…

L’intérêt pour la mystique semble en tout cas souvent s’accorder avec la perte de confiance en des institutions religieuses jugées dépassées et la préférence affichée vers les chemins vagabonds d’une expérience religieuse libérée du carcan dogmatique des Eglises. Et pourtant, derrière cet élan se cache la force d’un désir de sens spirituel, cherchant avidement non pas des traités de théologie systématique mais des témoignages personnels, donnant à l’expérience le primat sur la doctrine.