Revue n°46 – Le fait religieux au féminin

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La place faite aux femmes et la reconnaissance qui leur est témoignée interrogent sur l’état de santé d’une société. Le 46ème numéro de Chemins de Dialogue (décembre 2015) se penche sur « le fait religieux au féminin », osant aller à contrecourant d’une culture où les représentations de la femme la situent dans un rapport très convenu à l’homme : soumission, séduction, gestation. Il s’agit de défaire cette « culture du mépris » et le paradigme de la culpabilité féminine qui lui est lié.

Les articles rassemblés sont les interventions prononcées dans le cadre d’une formation des chefs d’établissement de l’Enseignement catholique. Un angle pédagogique qui rappelle l’importance de l’éducation dans la construction des représentations. Celles-ci ont une histoire qui a de profondes racines mythologiques (grecques) et religieuses (bibliques). Leur analyse est éclairante, quant aux sens assignés à la différence des sexes, au partage des tâches, et plus généralement à la question de l’altérité. Aux apories de l’homme en crise et des oppositions frontales ou larvées entre les genres, il convient d’opposer la fécondité de l‘alliance, déployée dans la singularité d’une humanité toujours située «entre nature et spiritualité». «Masculin» et «féminin» sont d’abord des genres « spirituels » qui, enracinés dans la nature et le corps, appellent à une mise en œuvre libre et créatrice qui peut aller jusqu’au combat de l’amour. L’examen des faits religieux manifeste ainsi la vie très engagée des « femmes missionnaires ». Loin du sillage de personnalités masculines dont elles tiendraient leur légitimité, elles sont elles-mêmes créatrices d’un art de vivre et d’un engagement qui sont autant d’appels à la prière, à l’exercice de la charité et à l’évangélisation. Une ancienne figure de femme chère à la Provence, Marie-Madeleine, analysée dans ses diverses représentations, une étude sur les femmes et les fondamentalismes, une autre sur la femme orientale et ses occurrences dans l’imaginaire occidental enrichissent utilement ce riche dossier.

Cinq articles sur  « l’appel missionnaire », de Benoît XV puis Jean-Paul 2 aux relations avec Israël et avec l’Islam, invitent à revisiter le dialogue interreligieux pour le distinguer explicitement de l‘annonce et à nous interroger, notamment avec Monchanin, sur ce qu’est en vérité la vocation missionnaire. Vocation personnelle, mais aussi vocation des peuples au sein de la catholicité de l’Eglise : redonner sans mesure ce que l’on a reçu sans mesure.

272 pages – 16 x 22 cm

Sommaire : 

1- Rémi Caucanas: Liminaire

2- Christian Salenson: Le fait religieux au féminin

3- Christian Salenson: Ouverture de la session

4- Anne-Sophie Luiggi: La représentation de la femme chez Hésiode

5- Xavier Manzano: Homme/femme, la différence matricielle

6- Dominique Santelli: Les femmes missionnaires, un angle mort de l’histoire

7- Patrick Parodi: Marie-Madeleine, figure provençale

8- Marie-Laure Smilovici: Les fondamentalismes et les femmes

9- Christine Triaire: La femme orientale, entre projection culturelle et quête spirituelle

10- Christian Salenson: Conclusion de la session

11- Xavier Manzano: L’appel missionnaire, figures et perspectives

12- Marie-Thérèse Desouche: Le renouvellement de la problématique missionnaire de l’Église dans les textes du magistère contemporain, du pape Benoît XV au Concile Vatican II

13- Jean-Marie Ploux: Jean-Paul II : la mission selon Vatican II

14- Marie-Hélène Robert: L’Église et Israël ne se quitteront pas jusqu’aux derniers Temps

15- Colette Hamza: Relations avec les musulmans et évangélisation

16- Yann Vagneux: Un implacable appel missionnaire

17- Recensions